Chacun sait qu’il y a beaucoup trop de maisons d’édition, et d’ailleurs beaucoup trop de livres et que l’on croule sous les parutions.
Ceci… quoique personne n’en soit jamais mort étouffé, et que du reste, fort peu de monde se soucie de lire et, moins encore, des problèmes de l’édition. Du coup ceux que la profusion d’imprimés accable forment un très petit microcosme.

L’équation peu de lecteurs, trop de livres a, de notre point de vue bien peu de pertinence. Un médecin a des patients, trop ou trop peu; est-ce le nombre qui lui fera dispenser ses soins autrement? On souhaite que non. Un éditeur de la même façon, est quelqu’un qui se préoccupe de textes et en fait des livres. Son métier est là.

Ce poncif agaçant sur la pléthore de publications nous aurait suffi pour nous lancer dans l’édition. mais nous ne pensons même pas qu’il y a trop de livres et trop peu de lecteurs. Un livre lu par cent personnes peut être un moment capital de la pensée. Chaque livre à faire, à lire, est une aventure. Peut-on courir trop d’aventures? Rien ne relève moins de la mesure que les livres. D’autant qu’ils ont si peu à voir entre eux qu’il est inepte de les additionner.

Nous faisons des livres, à notre rythme et à notre guise. N’étant pas qu’éditeurs, nous nous dissipons souvent, pour revenir à cet exigeant plaisir quand les circonstances s’y prêtent. Notre vie nous appartient, et nos amours sont difficiles et péremptoires. Notre activité se développera selon les trois axes classiques : découvrir des manuscrits, redonner à lire des textes oubliés, traduire.